Centré sur les problématiques de recrutement par les acteurs privés et publics, la rencontre, animée par Patrick Vicériat (Détente Consulting) réunissait des professionnels représentant le voyage (Jonathan Damani, Fondateur et CEO de Light Trip), de l’hébergement (Grégoire Benoit, Co-Fondateur et Directeur des opération d’Edgard Suites), les acteurs institutionnels (Hélène Sallet-Lavorel, Directrice de Val-de-Marne Tourisme, et Inès Chouitem, chargée de développement tourisme urbain de Val-de-Marne Tourisme),  et un bel échantillon d’étudiants issus des 4 masters de l’IREST Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Amy Engelen, Chris-Warren Vouma, Liliane Nahon, Gaëlle Oguer, Pierre Mingaut).

Après avoir replacé le contexte des tensions sur le marché de l’emploi dans le tourisme, accentuées depuis la crise CoVid, le tour de table des intervenants professionnels a permis de voir l’émergence d’une nouvelle génération d’acteurs, innovants dans leurs approches, aussi bien dans leurs produits et leur démarche, que dans leur relation avec les équipes salariées. 

Les professionnels présents ont souligné les difficultés croissantes à recruter (« On est passé de 500 candidats pour 1 poste à 25 candidats pour un poste »), ou à conserver leurs équipes (« Des salariés ont choisi de quitter leur poste en Ile-de-France pour rejoindre un même poste en province »). Malgré cela, leurs arguments sont convaincants pour apporter de la reconnaissance, de l’esprit d’équipe, pour animer et intéresser les jeunes salariés, en proposant de la souplesse (télétravail, congés, horaires, …), ou en soulignant l’importance de donner du sens aux missions des équipes.

Les étudiants ont naturellement rappelé les trop modestes rémunérations proposées à la sortie de formations supérieures dans le domaine du tourisme, en insistant également sur un besoin de reconnaissance, pas uniquement financier, de la qualité du travail réalisé. Mais le coût de la vie parisienne ramène aux réalités économiques, et les arguments des jeunes créateurs d’entreprises sur les primes sur résultat et l’évolution avec le temps peinent à convaincre. 

Très sensibles aux valeurs de leur future entreprise, et notamment aux questions environnementales et sociales, l’ensemble de l’échantillon d’étudiants insiste en cœur sur la recherche du sens. Les démarches RSE sont perçues positivement. 

En réponse à une remarque d’un étudiant, « Donner du sens et avoir un impact positif » n’est pas l’apanage des seuls acteurs territoriaux, les acteurs privés le revendiquent également.

La question des difficultés d’intégration des primo migrants qualifiés est abordée, et se heurte aux lois françaises qui contraignent l’entreprise à prouver qu’une compétence équivalente n’est pas disponible sur le marché Français, obligeant les employeurs à trouver des solutions parfois compliquées.

Un échange très riche donc, qui a permis de pointer les changements qui s’opèrent dans la relation au travail, autant pour les employeurs que pour les futurs candidats. Un débat qui appelle forcément une suite.